La qualité et la perfection suivant un circuit court

Chez Franken Agro à Mol

Les origines de Franken Agro remontent à 1949 lorsque le grand-père Franken se lance dans les grandes cultures non loin du Zilvermeer, à Mol. Bien vite, la famille se rend compte qu’une rotation classique des cultures n’est pas une option pour continuer à vivre. Il était en effet nécessaire de créer davantage de valeur ajoutée et c’est ainsi que les betteraves, le froment,… ont petit à petit laissé la place à la culture de gazon en rouleaux, de légumes et de pommes de terre qui sont ensuite commercialisés suivant un circuit court. A l’heure actuelle, ce choix semble avoir été le bon. Entretemps, la troisième génération a repris les commandes. Nous avons rencontré Dirk Franken qui nous a expliqué comment la technique, la qualité et la perfection se renforcent mutuellement au sein d’une approche locale et artisanale du marché.

Dirk, votre exploitation familiale a grandi de manière exponentielle au cours de 3 générations. Peut-on dire que le changement est la seule constante chez vous ?

Découvrir et travailler de nouveaux marchés a toujours été crucial pour nous et pour notre entreprise. Pour nous, agrandir la superficie de l’exploitation et le nombre de cultures n’était une option qu’à condition de ne pas perdre le lien direct et privilégié avec le consommateur. A l’époque, tout a commencé en proposant des légumes pour la soupe dans de grands emballages à nos voisins afin qu’ils puissent établir leurs réserves hivernales. Ensuite, et à la demande des clients, nous avons proposé des portions toujours plus petites afin de répondre aux changements de mentalité des consommateurs. A l’heure actuelle, nous proposons plus de 140 références différentes issues de notre propre production (légumes et préparations à base de pommes de terre), tandis que de manière globale, notre offre comprend plus de 800 produits frais que nous produisons et distribuons avec l’aide de collègues agriculteurs via notre concept ‘Fresh from the Farm’. En tant que développeur et cheville ouvrière de ce projet, nous sommes véritablement en mesure de proposer des produits locaux à nos différents clients finaux. Par ailleurs, il est positif de constater que les supermarchés, les grossistes, les traiteurs, etc… font eux-mêmes la démarche de proposer des produits ‘Fresh from the Farm’ à leurs clients, et ne s’attardent donc pas uniquement sur le prix. Ils ressentent également que la relation entre le consommateur et le producteur exige du respect, et que par définition, les filières courtes ne doivent pas être par définition plus chères, à condition que l’organisation qui s’en occupe soit bien structurée.

La possibilité de grandir réside en partie dans l’innovation. De quelle manière travaillez-vous sur votre exploitation ?

Nous sommes un des pionniers en ce qui concerne le gazon en rouleaux. Entretemps, nous en cultivons plus de 170 ha, ce qui nous permet d’offrir de manière continue la même qualité à nos clients. Par ailleurs, cela fait 25 ans que nous cultivons des pommes de terre en Wallonie. En 2004, nous avons construit un hangar de stockage à Braives afin d’alimenter notre propre ligne de transformation en frites, nous permettant ainsi de fournir directement les restaurants et les friteries. Afin d’y arriver, nous avons mis en place une structure bien organisée et nous avons également dû chercher des solutions techniques afin de pouvoir cultiver 450 ha de pommes de terre. Le travail profond du sol était un des points les plus importants, vu que nous avions opté pour le concept du non-labour, qui était encore assez innovant à l’époque. Grâce au New Holland T9.560, nous disposons à présent d’une solution haut de gamme, tant pour le travail profond du sol (jusqu’à une profondeur de 35 cm) que pour l’ouverture des terres au printemps. Cela prouve clairement que le T9 est une machine polyvalente pour les activités que nous menons à bien. C’est ainsi qu’au printemps, nous arrivons à travailler jusqu’à 90 ha par jour avec notre T9, et à une vitesse d’avancement moyenne de 12 km/heure. Le T9 tire un Kuhn Performer de 5 mètres qui est équipé soit de socs étroits, soit de socs patte d’oie. Le travail profond du sol va de pair avec le semis d’engrais verts, qui contribuent à l’obtention d’un sol aéré. Pour la plantation des pommes de terre, nous sommes équipés de deux tracteurs New Holland T7.270 avec un combiné de plantation. Cela nous permet de combiner la capacité de travail à la maniabilité et nous respectons de plus le sol grâce au rapport puissance/poids intéressant de ces T7.

“ Grâce au New Holland T9.560, nous disposons à présent d’une solution haut de gamme, tant pour le travail profond du sol que pour l’ouverture des terres au printemps. Cela prouve clairement que le T9 est une machine polyvalente pour les activités que nous menons à bien.

L’optimalisation et le GPS forment le fil conducteur de votre gestion d’exploitation ?

La perfection est quelque chose qui ne me lâche pas. Pour nous, la saison commence déjà en hiver, avec le traitement des lignes de plantation. Auparavant, ce n’était que lorsque la parcelle était plantée que l’on savait si on tombait juste ou pas. A l’heure actuelle, chaque parcelle est cartographiée au préalable afin que les travaux se déroulent de manière idéale au cours de la saison. De plus, nous disposons de différentes cartes de données sur base des informations collectées via l’iSCAN sur le Performer 5000. Ce dernier mesure entre autres la conductivité électrique du sol, la teneur en potassium et en humus, et ce, lors de chaque passage (ou tous les 5 mètres). Ces données sont cruciales afin de pouvoir ensuite apporter du potassium suivant un dosage variable. Ces technologies nous aident à laisser le sol exprimer son potentiel et à apporter une fumure adaptée. Un autre exemple concerne la protection des cultures. En travaillant avec le GPS et la coupure de tronçons, nous avons réussi à faire passer les redoublements de 5% à seulement 2%. Réussir à épargner 3% de produits sur une superficie de 450 ha de pommes de terre est une preuve claire que la technologie GPS s’amortit d’elle-même. Toutes ces solutions nous permettent de gérer notre exploitation de manière minutieuse et surtout de garder le contrôle de toutes les opérations.